Voyage à vélo en France


Voyage à vélo en France


LE PARCOURS !

Le départ est prévu pour le 04 avril 2024, il se fera de Montaigu-Vendée. Concernant l’arrivée, il est encore trop tôt pour l’évoquer :’), ce qui est certain, c’est qu’elle ne se fera pas avant le mois d’octobre, soit 6 mois après le départ.

Les quelques 11 000 km et 135 000 mètres de D+ serpenteront aux rythmes de la météo, des régions et des rencontres avec tout de même un souhait de rouler, en moyenne, 75 km par jour de voyage.

Traversant une bonne partie de la France, le voyage permettra de découvrir pas moins de 80 départements français, 32 parcs naturels régionaux et 5 parcs nationaux.

Ce voyage sera l’occasion de découvrir de nombreux territoires qui me sont inconnus comme les Pyrénées ou encore les Alpes du Nord.

Enfin, je n’ai pas pu m’empêcher de choisir de passer par les régions qui me sont davantage familières, comme les Alpes du Sud où j’ai eu la chance d’étudier ou encore les Pays de la Loire, où j’ai grandi.



L’ÉQUIPE !

Je serai accompagné de ma fidèle monture, un Gravel TRIBAN 120 de chez Décathlon (un peu modifié) qui aura la lourde responsabilité de me « supporter » tout au long du voyage.

Dans mes sacoches prendront place tous les composants de ma maison ambulante, à savoir mes affaires de couchage (tente, matelas, duvet, etc ..), vêtements et affaires de rechange (imperméable-coupe-vent, gants, bonnet, cuissard, hauts et bas techniques, …).

Concernant ma cuisine (deuxième à gauche après le salon …), elle est équipée d’un réchaud et d’une popote qui me redonneront de la force et du courage pour continuer à tracer la route ! Je n’oublierai pas de me faire plaisir de temps en temps (Morbier, j’arrive !).

Enfin, j’aurai de quoi réparer, rafistoler ou encore bidouiller :’) si des galères décident d’entacher ces belles journées d’itinérance.

« REC’ ENTER NOUS ! »


Retrouvez ici les différentes « prises » du format « Rec enter nous ! ».

En complément de la réalisation des séries de photographies « Volumes » et « Chroniques » qui participent à valoriser les bienfaits de l’aventure sur la santé, Bédame souhaite également proposer des publications thématiques.

Signifiant « Rien qu’entre nous » en français, Bédame a choisi de nommer avec ironie et humour ce format « Rec’ enter nous » (patois vendéen), comme s’il devait être à destination d’une certaine tranche de la population ou simplement rester secret.

Au contraire, présentées comme des moment privilégiés, où il est bon de ralentir, ces publications s’adressent à tous, que l’on soit atteint de douleurs/pathologies chroniques ou en bonne santé.

Rec’, une référence au « record » anglais ? C’est possible étant donné que ce format sera en partie présenté sous forme de vidéos.

De nombreux sujets seront évoqués, tous liés à la santé et à l’aventure. Des molécules sécrétées par notre corps au plaisir de l’ennui, en passant par l’imaginaire que suscite une cabane perdue en montagne, prenez part à l’aventure, celle qui renforce et soulage !


DES NOUVELLES !

Retrouvez ici toutes les nouvelles du voyage à vélo, semaine après semaine. Ces publications seront également faites sur les réseaux sociaux tels qu’Instagram et Facebook.

Ça y est, le voyage a commencé ! Depuis la Vendée en direction de la Creuse, ces 5 premières journées marquent le début de cette grande aventure !

Le drapeau vendéen, toujours avec moi !

Dès le jeudi 04 avril, le dénivelé s’est fait ressentir avec une grande partie à longer la Sèvre Nantaise. Les beaux villages vendéens, Mortagne-sur-Sèvre, Saint-Laurent-sur-Sèvre ou encore Réaumur se sont succédé.

Le voyage débute avec de très belles rencontres à l’image de Baptiste, gérant de « Place des Délices » à Saint-Laurent-sur-Sèvre ou de Michel qui m’a interpelé dans les rues de Réaumur en se demandant si c’était bien moi qu’il avait vu dans le journal du matin 😉 (Ouest-France)

Pouzauges, Vouvant ou encore Mervent, tous ces paysages du haut bocage vendéen invitent à continuer le voyage dans le département voisin, les Deux Sèvres. Traversant Secondigny ou encore Parthenay, le relief se dessine, des côtes que mes jambes auraient préféré ne pas connaître ! 😅

Le département est assez vite traversé d’Ouest en Est, pour arriver progressivement dans la Vienne et passer à quelques kilomètres du Futuroscope près de Poitiers. Ma route est rythmée cette fois-ci par les champs de colza à perte de vue. De village en village , de hameau en hameau, les couleurs sont vives et parfois même très diversifiées 😉

La ville de Chauvigny sera la porte de sortie du département après avoir longé les grands axes sans intérêt, sauf pour aller plus vite, ce qui était mon choix. 😁 🚵‍♂️

Je prends ensuite un itinéraire cyclable d’une ancienne voie de chemin de fer, celle de l’Etoile Ferroviaire du Blanc longeant la rivière La Creuse. Il est encore possible de découvrir d’anciennes cabanes de cheminots sur le tracé. Ces abris permettaient à ces derniers de faire une pause ou de veiller la nuit sur l’état des rails.

Me voici officiellement dans le département de l’Indre et plus particulièrement au sein du Parc Naturel Régional de la Brenne que je vais traverser du Blanc à Rivarennes en continuant sur l’ancienne voie de chemin de fer.

Enfin, après avoir traversé une partie de la Vendée, des Deux-Sèvres, de la Vienne et enfin de l’Indre, me voici à la porte de la Creuse et des reliefs du Massif Central ! La visite de Saint-Benoît-du-Sault sera la dernière escapade en Indre, la Creuse me voici ! 👌

Crozant, Fresselines, La Celle-Dunoise ou encore Bourg d’Hem, tous construits le long de la Creuse (la petite comme la grande), ont inspirés plus d’un peintre, notamment du courant impressionniste à l’image de Claude Monet, Armand Guillaumin ou encore Francis Picabi. George Sand parlera, elle aussi, dans ses romans, de cette vallée envoûtante et sauvage.

Le voyage continue, à très vite ! 🚵‍♂️

Bédame l’aventure à vélo, c’est reparti ! Voici un récapitulatif des deux dernières semaines. Normalement, c’est toutes les semaines, mais j’ai encore du mal à m’organiser dans le partage du voyage. Ça viendra ! (Et ça vous en fait plus, vous n’allez pas vous plaindre 😉

En ce 11 avril, je repars du Bourg d’Hem au petit matin, les doigts congelés du froid et de l’humidité de la rosée. Avant de prendre la direction de Bord-Saint-Georges où Stéphanie et Damien m’attendent pour mon premier « Warmshower », je rencontre Philippe le long de la Creuse avec qui je discute longuement de la vie, de la jeunesse et même du COVID. Une discussion qui peut paraître banale mais qui devient un souvenir impérissable dans un voyage à vélo.

À Bord-Saint-Georges, je passe une soirée exquise, une douche chaude, un toit, un repas diversifié et chaud, et surtout une superbe rencontre. Cela fait 5 jours que je dors en tente, partager un moment convivial me fait le plus grand bien. La route continue en direction du Parc Naturel Régional de Millevaches en Limousin. Pourtant, à Chambon-sur-Voueize, je fais une nouvelle rencontre, artistique et colorée.

Agnès, drômoise d’origine, a vécu plus de 15 années en Vendée. Depuis, elle s’est installée dans ce joli village creusois où une vie associative et festive semblent y demeurer. Elle retape une maison du centre historique pour en faire un lieu de rencontres et d’échanges mais surtout son futur atelier. Elle est artiste peintre.

Le soir même, après avoir passé Aubusson, capitale internationale de la tapisserie, mon ami auvergnat de Clermont-Ferrand, Louis, me rejoint à Felletin, à la porte du plateau de Millevaches. On bivouaque sur les espaces verts de la commune, un peu « root » mais c’est l’aventure. Un cassoulet gourmand est au menu, et il est le bienvenu ! Je suis très heureux que Louis vienne me voir, ça me donne de la force pour les prochains jours.

De la force, mais aussi de la motivation, il en faut pour traverser ce plateau (qui est loin d’être plat). Le contraste est saisissant entre les pâturages et champs céréaliers du reste de la Creuse aux forêts de résineux, souvent plantées. Ce 13 avril marque 3 jours de chaleurs surprenantes à cette saison et à cette altitude (entre 700m et 900m).

Tout juste arrivé en Corrèze, je suis accueilli le soir chez Julie et ses parents à Peyrelevade. Une superbe rencontre et une superbe opportunité de contempler le ciel étoilé du Parc de Millevaches, une des réserves étoilées de France. Je dors dans une « Tiny house », prévue pour le berger cet été, entouré des vaches et des brebis (et des chiens de protection) de la ferme.

Mon arrivée chez Aurélie à Ussel est un moment très fort pour moi. Celui de la satisfaction d’avoir entrepris ce projet sur le bon chemin. Atteinte de la sclérose en plaques depuis ses 20 ans, Aurélie a trouvé dans le sport, notamment le trail et le vélo, une thérapie qu’elle souhaite partager au plus grand nombre. Elle participe donc aux portraits « Chroniques » , un des formats du projet Bédame.

Heureux de l’avoir enfin rencontrée, je bénéficie de la générosité et de la gentillesse sans faille d’Aurélie qui est en plus une combattante au quotidien. Quelle rencontre ! Elle m’aide les jours suivants à trouver des lieux pour dormir au chaud, étant donné les températures qui ont chuté. C’est également l’occasion de réaliser une étape ensemble, d’Ussel à Chamberet, soit 70 kilomètres et 890 mètres de dénivelé positif.

La Corrèze est une découverte pour moi (ce qui sera le cas pour de nombreux départements d’ailleurs). J’ai le sentiment que ses habitants sont attachés à leur terre et finissent toujours par y revenir, comme Hélène qui tient un bar restaurant avec son compagnon Pierre sur la commune de Lubersac. Une nouvelle rencontre à inscrire dans mes mémoires, marquée par la fraîcheur et la gentillesse de ce couple !

Les jolis villages se succèdent, Ségur-le-Château ou encore Jumilhac-le-Grand. C’est d’ailleurs ce dernier qui me plonge en terre périgourdine, la Dordogne. J’ai l’impression de prendre 1 mois de voyage en quelques secondes en découvrant la végétation verte et luxuriante de ce beau département. De nombreux chênes nous rappellent que c’est un territoire où l’on cultive cet « or noir », la truffe.

Ce temps printanier fait du bien et m’aide à avancer en direction de Nontron, capitale du Périgord blanc. Quelques kilomètres plus loin, je rencontre Grégoire qui a accepté de m’accueillir pour une nuit. Il en profite pour me faire découvrir et visiter l’entreprise qu’il mène avec sa conjointe Marguerite, la toute dernière fabrication de peigne en corne située en France.

Je modifie, un peu, mon tracé pour me rendre à Aubeterre-sur-Dronne en Charente où Mr le Maire Charles Audoin m’attend pour me mettre à disposition un logement communal afin de passer une nuit au chaud. Quelle aventure ça aussi ! Après m’avoir fait visiter l’Eglise Saint Jean dite monolithe (la plus grande d’Europe), qui fait la fierté du village, je vagabonde lentement dans ses rues. Le village est à la fois classé « Plus beau village de France » mais aussi « Petite Cité de Caractère », on peut difficilement faire mieux.

Périgueux, préfecture de la Dordogne en Périgord blanc, je prends la direction de Sarlat-la-Canéda et je m’arrête à Fleurac, petit village perché sur un plateau entre deux vallées. Martine et Pierre, drôles, souriants et spontanés sont mes hôtes du soir. Ce fut un vrai plaisir de les rencontrer et de partager ces moments avec eux. J’aurais aimé rester une journée entière : nous nous sommes si bien entendus 😉

Après avoir rencontré Franck qui prépare le chemin de Saint-Jacques-de-Compostelle, je longe les falaises creusées par les rivières, autrefois, à l’image de la Vézère. Que c’est beau ! C’est vrai que ça donne envie d’y dessiner quelques petites choses, à l’époque c’était à la mode apparemment 😉

Sarlat-la-Canéda en Périgord noir, quel endroit, quelle ville ! Je n’ai pas pu m’empêcher de partager davantage de photos. Je n’étais pas sûr de trouver le temps pour découvrir cette fameuse ville. Grâce à Clément, j’ai pu prendre ce temps.

Clément, alias  » Le Petit Loup à Roues », a également entrepris un voyage à vélo en France ! Nos tracés sont sensiblement les mêmes et on pourrait bien se recroiser ! En tout cas, ce fut un plaisir (je crois partagé), de le rencontrer ainsi que sa maman Annabel qui m’a hébergé une nuit. Merci à eux deux.

À la frontière des départements de la Dordogne et du Lot, je ne compte plus les villages classés et réputés pour leur impressionnante Histoire. Des constructions à flanc de falaise aux maisons à colombages, le cadre est splendide. Rocamadour, Beynac-et-Cazenac, la Roque-Gageac, Domme ou encore Castelnaud-la-Chapelle, les découvrir devient un incontournable !

Enfin, l’arrivée en région Occitanie révèle une nouvelle fois la richesse de la France, sa diversité culturelle et paysagère. Ces plateaux du Sud-Ouest de la France appelés « Causses » témoignent d’un changement de climat et de mode de vie. L’apparition d’une garrigue et de routes parsemées de pierres sèches déposées le long en guise de murets, marquent le passage dans le midi. Aussi fou que ça puisse paraître, il y a dans le Lot une ambiance toute autre, celle de l’Ecosse incarnée par Peter qui m’a accueilli à son tour. Ce dernier connaît bien les ambiances lointaines car il a accompagné des groupes à vélo pendant plus de 20 ans et ce dans le monde entier (Himalaya, Maroc, Amérique du Sud, Kirghizstan … ). Je reste pourtant persuadé que l’aventure peut nous faire vivre cette impression de « loin » très proche de chez nous ! Et vous, vous prenez le pari ? 😉

Le vélo file toujours, comme les belles rencontres, les régions et leurs paysages ! Depuis mon passage dans le Lot, j’ai traversé de nombreux territoires 🙂

Marylène, gérante d’une auberge de pèlerins à Cajarc, m’a accueilli pour une nuit. Je garde un très bon souvenir de cette soirée, car j’ai pu rencontrer un groupe d’amis de Toulouse, aussi drôles que touchants. Une nouvelle rencontre riche, qui me donne de l’énergie pour continuer.

À Najac, en Aveyron, je découvre un village beau et impressionnant, construit tout au long d’un éperon rocheux au creux d’un méandre de l’Aveyron. Hébergé chez Francis, un paysan tout juste à la retraite et passionné de voyage à vélo, je passe une nouvelle fois une soirée des plus réconfortantes.

D’ailleurs, à Najac, on propose une expérience gustative inédite, directement de la fève de cacao à la tablette, « La Chocolaterie du Nouveau Monde ». Mathis, qui est le responsable de production, m’a interpellé dans la rue reconnaissant le drapeau vendéen sur le vélo. Ayant de la famille dans le 85, nous avons commencé à discuter et j’ai pu ensuite « déguster » ce bon chocolat sous toutes ses formes ! Miam !

Le départ de Najac me donne du fil à retordre, et je commence à me dire que la montagne sera une sacrée épreuve physique et mentale. En continuant mon parcours, place au Tarn et à ses nombreux villages qui valent le détour, Cordes-sur-Ciel notamment ou encore Lisle-sur-Tarn. Je suis très souvent frustré de ne pas pouvoir m’arrêter suffisamment. J’ai dans la tête un chrono qui n’était pas là au début du voyage.

La ville rose, Toulouse me voici ! C’est la première grande ville que je traverse en vélo depuis le début du voyage. L’arrivée depuis le Nord-Est n’est pas évidente, car les routes sont dépourvues d’aménagements cyclables. Une fois à l’intérieur de la couronne, je me sens davantage en sécurité vis-à-vis de la circulation. Toulouse, c’est l’occasion de visiter une seconde fois cette jolie ville, chaleureuse, chaude et agréable. C’est aussi l’occasion de passer une journée avec Lisa et Lara, deux amies.

Capitale du Sud-Ouest, elle représente également le point de rencontre de deux personnes, concernées par les pathologies chroniques et qui ont fait de l’aventure une thérapie, Lucie et Damien. Avec l’incroyable défi d’avoir parcouru plus de 100 km à pied le long du canal du midi tout en ayant les contraintes de la spondylarthrite ankylosante et de la fibromyalgie, Lucie repart cette année pour continuer son défi. Reprendre où elle s’était arrêtée, à Carcassonne, et aller au bout du canal, direction Agde. Damien de son côté, trouve par une pratique méditative appelée « Zazen » , une thérapie à ses troubles bipolaires. En quête d’un nouvel équilibre dans la vie et avec la ferme intention de réduire les traitements médicamenteux, voire de les stopper, il se livre à des pratiques bouddhistes, où le quotidien est guidé par la pleine conscience. Portraits « chroniques » à découvrir à la suite du voyage à vélo.

Je quitte Toulouse sous la pluie. Cela fait quelques jours qu’il pleut ou qu’il ne fait pas spécialement beau. Moi qui pensais trouver du soleil dans le sud-ouest, c’est raté ! Pourtant, après les quelques kilomètres qui précèdent le panneau du « Gers », le soleil est là, et particulièrement chaud, comme s’il n’y avait pas de demi-mesure avec lui ou qu’il voulait se faire pardonner. Dans les premiers villages traversés, je retrouve cette briquette typique de la ville rose, mais aussi ces trottoirs en voûte. Magnifique.

Lupiac est un passage obligé pour moi ! Je ne suis pas un fan inconditionnel de d’Artagan et des œuvres d’Alexandre Dumas, mais les derniers films sortis au cinéma reprenant l’histoire de ces mousquetaires m’a donné envie d’y passer, pour le clin d’œil dirons-nous.

À ce stade du voyage, j’ai dans le coin de ma tête une pensée qui vient et revient sans arrêt « et les Pyrénées ? ». Je ne tiens plus, il me faut les voir, pour me rendre compte de leur existence ! Au détour d’un virage gersois, j’aperçois de nombreuses tâches blanches. Je me dis que ce sont sûrement des nuages, un bon groupe venu combler le fond du ciel. Ça me paraît quand même étrange cette histoire. Je sors l’appareil photo (faute d’avoir de véritables jumelles) et dans l’objectif ma rétine n’en revient pas, les Pyrénées sous une couche de neige blanche immaculée.

Deux émotions me traversent, l’émerveillement, mais aussi la crainte. Vais-je être capable de traverser cette chaîne de montagnes ? Ne ferais-je pas un peu trop le malin .. ? La redescente des hauteurs gersoises m’amène à bivouaquer dans un parc botanique, et même dans une palombière. À ne plus prévoir mes lieux de bivouac à l’avance (au moins la veille pour le lendemain), je me fais peur à ne pas savoir où dormir certains soirs. Heureusement, à Dax, Hervé m’héberge et me fait visiter la ville de nuit. Une soirée qui me réconforte et qui me permet d’arrêter de courir ou du moins qui me fait ralentir.

Très heureux d’avoir encore fait une jolie rencontre, je pars pour Saint-Jean-de-Luz où je serai hébergé chez Matthieu, un jeune Basque d’une vingtaine d’années passionné de vélo et de sport en montagne. Sur le chemin, à Bayonne, après avoir longé l’Adour pendant plusieurs dizaines de kilomètres, je rencontre Luc qui vient tout juste de finir un trip vélo de 3 semaines, au départ de Séville. On a beaucoup discuté, du voyage, des peurs, de l’organisation, ça me fait du bien ! Originaire d’île de France, il est possible que Luc m’accueille dans le dernier mois du voyage.

À la sortie de Bayonne, je subis la pluie, pas une petite, mais une bonne pluie, une « drache » comme on dit en Vendée. Rien d’anormal, c’est dans cette région de France qu’il pleut le plus en ml d’eau/m2 et par an. J’en ai eu la preuve ! Je traverse Biarritz et Saint-Jean-de-Luz sous la flotte avant de trouver l’adresse de Matthieu. La météo ne m’a pas permis de visiter ou de réellement profiter, mais ce qui me peine le plus est la journée réalisée, plus de 100 kilomètres fait. Ce n’est pas insurmontable pour moi, mais aujourd’hui, je n’ai pas pris beaucoup de plaisir, voire, j’ai subi. Et une nouvelle fois, j’ai eu l’impression de me dépêcher sur le trajet.

Je décide de prendre une journée de pause pour « voir du pays ». La maman de Matthieu me propose même de rester une nuit de plus si je le souhaite. La météo est également au rendez-vous, je crois en ma bonne étoile, elle me le rend bien. Je prends le temps de visiter Saint-Jean-de-Luz, station balnéaire Basque. Je ne peux pas m’empêcher de penser à la côte vendéenne et à ses petites maisons blanches aux volets bleus. Ici, ils sont rouges et verts comme les couleurs du drapeau local. Voir l’Océan me ravit, entendre le clapotis des vagues et sentir les embruns me donnent une énergie incomparable. J’ai l’impression de recharger les batteries, et surtout « prendre le temps », ça me plaît !

Avant d’entreprendre mon ascension en direction des Pyrénées, je prends le temps de rencontrer Céline, qui aurait pu participer aux portraits « chroniques », mais ne pouvant pas se synchroniser suffisamment, nous laissons le temps décider d’une prochaine rencontre. Céline est atteinte de la sclérose en plaques depuis une quinzaine d’années et a trouvé dans la pratique du surf, une thérapie. Elle est aujourd’hui médaillée de bronze au championnat du monde de parasurf et championne du monde par équipe. La rencontre est très inspirante. Ce voyage met une nouvelle fois en avant les bienfaits de l’aventure sur la santé, notamment des sports de pleine nature. L’Océan fait partie de sa vie aujourd’hui et la pousse à donner le meilleur d’elle-même dans le sport comme au quotidien. Je la remercie de m’avoir donné de son temps.

Après l’Océan, place à la montagne. Je quitte Hendaye en remontant la rivière qui sépare la France et l’Espagne. Je passe un pont, et me voici en Espagne, c’est fou. Je suis sur l’Euro Vélo 1 ou encore la Vélodyssée que l’on retrouve tout le long de la côte Atlantique française mais aussi espagnole et portugaise. Le décor côtier laisse la place à un autre plus montagnard, quelle transition. Le col d’Otxondo sera le deuxième col de mon périple avant de passer la nuit dans un village espagnol à planter ma tente à côté du cimetière. Le lendemain, je regagne la France par le col d’Ispeguy, ni trop dur ni trop long, ce qui me permet de profiter d’une vue incroyable sur les montagnes. Je suis heureux !

Qui n’a pas déjà entendu parler de Saint-Jean-Pied-de-Port ? Magnifique ville basque lovée dans les montagnes, c’est avec un grand soleil que je me retrouve parachuté dans son ancienne ville entourée d’une foule de personnes. On est déjà en été ? Non, simplement le 8 mai. Je n’ai jamais vu autant de pèlerins dans une même ville et pourtant depuis quelques semaines j’ai l’impression de voir cette coquille partout ! Je retrouve Natacha, une amie de Licence avec qui je mange, je suis content de la revoir. Ça fait du bien de voir des têtes que l’on connaît quand on passe toute une journée seul sans échanger. Elle m’offre des gâteaux basques, quelle gentillesse et quelle attention. Merci ! J’interpelle deux autres cyclistes avec des sacoches dans cette foule de pèlerins, sûrement un acte de résistance de ma part ! Je fais donc la rencontre de Juliette et de Charles qui arrivent de Bayonne et qui vont à Oloron-Sainte-Marie en passant donc par Saint-Jean-Pied-de-Port. On échange quelques minutes, je les trouve des plus sympathiques. De les quitter aussi rapidement me frustre et m’attriste. Pourtant, je n’ai pas le temps de trop traîner, j’ai un deuxième col à faire, le col d’Iraty.

17h30, me voici au pied du col d’Iraty. Le panneau de début de col m’indique 17km d’ascension pour un peu moins de 1000 m de dénivelé positif. Je me dis que les premiers cols basques se sont bien passés, pourquoi celui-là serait différent ? Je commence à pédaler et je vois en face de moi une route qui a une certaine envie de côtoyer les étoiles. Dans le jargon du cyclisme, on appelle ça « un mur ». Cela dépend sûrement de la personne en question mais pour moi ça l’est. Les 5 premiers kilomètres ont une moyenne fluctuante entre 9 et 11 % de pente. Résultat des courses, je pose le pied dès les 500 premiers mètres. Et je vais renouveler l’opération tous les 500 mètres, voir 200 mètres. La suite du col est une explosion de sentiments dans ma tête entre la colère, l’incompréhension, une pincée de motivation parfois, mais surtout la peur. Celle de la blessure, et d’avoir perdu le sens de ce voyage. Les paysages sont somptueux mais ça ne suffit pas pour moi.

Depuis plus d’un mois, je sens que je prends davantage de recul face aux aléas et aux galères quotidiennes, pourtant ce soir-là quand j’arrive au sommet à 20h30, je me pose toutes les questions possibles. Vais-je trouver la cabane que j’avais repérée sur les cartes ? Sera-t-elle ouverte ? Existe-t-elle vraiment ? Ai-je vraiment envie de vivre ça tous les jours de la traversée des Pyrénées ? Par ailleurs, la journée n’est pas finie pour moi, il me faut trouver la piste pour rejoindre la cabane en question. Dans l’inconfort d’une fin de journée, perdu dans les Pyrénées, j’ai froid, à plus de 1300m d’altitude. La fatigue et la peur se font ressentir. Puis je l’aperçois, la cabane ! Me voilà sauvé, elle est ouverte et quatre hommes sont autour d’un feu.

Exténué, démoralisé et énervé, je partage ma péripétie du jour avec Maxime, Simon, Romain et Renaud qui ont aussi prévu de dormir dans cette cabane pour la nuit. Je ne savais pas encore que cette rencontre allait bouleverser mon aventure. À l’initiative de Renaud, qui propose des aventures pour se « reconnecter à sa vraie nature », Maxime, Simon et Romain se sont lancés pour plusieurs jours d’itinérance dans les montagnes pour trouver, ou retrouver, du sens à leur quotidien, à leur vie. Me voilà membre du « cercle » pour une soirée et une matinée. Je me suis rendu compte que depuis presque une semaine mon voyage était devenu une course dans ma tête, où je passais à côté de beaucoup de choses, l’essentiel et ce pourquoi j’entreprenais ce voyage. Nous sommes le 9 mai et, dans la redescente du col, après avoir laissé le groupe continuer son aventure, je décide de modifier mon itinéraire dans les Pyrénées, et ainsi, retrouver un quotidien en vélo, celui qui me ressemble. Merci à ces quatre aventuriers, bravo pour leur courage et leur bienveillance. Me voici regonflé à bloc pour appréhender différemment ce voyage. Le soir, j’attends Juliette et Charles de leur redescente du col d’Iraty. 15km dans la journée pour moi, dont 14,5 km de descente, mais je m’en fiche, je peux profiter d’un bon moment, en bonne compagnie, et ne plus courir. Le voyage peut continuer et sur les bons rails. Merci à vous de suivre ce voyage 🙂

Ce 08 mai, journée de la montée des Cols d’Iraty et de la rencontre avec ces 4 hommes, marque un grand changement dans mon voyage. Je décide de prendre le temps d’apprécier le paysage et les rencontres tout en allant de l’avant.

À Larrau, où je passe la nuit dans un camping, le deuxième depuis le début du voyage, je reprends la route en longeant la rivière « Le saison » dans la province historique de la Soule. Après avoir traversé la commune de Haux et de Arette, je choisis donc de ne pas emprunter le col de Lié ni celui d’Ichère. Je prends la direction d’Issor puis d’Arudy afin de me préserver du dénivelé et des pentes trop importantes pour moi. J’aperçois les hautes vallées de ce coin des Pyrénées, entre la Vallée d’Aspe et la Vallée d’Ossau. Les montagnes encore recouvertes d’un manteau blanc me transportent. Assister à ce spectacle depuis le piémont me suffit. S’approcher davantage de ces cimes sera pour une autre fois, un autre voyage.

Longer les contreforts des Pyrénées ne veut pas dire s’écarter de tout dénivelé. Les journées qui suivent ma redescente du Pays Basque oscillent entre 750 mètres et 1000 mètres de dénivelés positifs. Les Pyrénées, ça se mérite ! À Bagnères-de-Bigorre, Aurélie que j’ai rencontrée à Ussel, fait une nouvelle fois des miracles. Elle me met en relation avec Paula qui travaille au « Pic » (restaurant du Pic du midi de Bigorre) , et qui peut me mettre à disposition un logement pour que je puisse me reposer. Une douche chaude, un lit confortable et une super colocataire, « Fifi » le perroquet. Je peux reprendre des forces avant de poursuivre ma traversée des Pyrénées.

Après avoir passé le Col des Palomières depuis Bagnères-de-Bigorre, j’aperçois la haute vallée et ses sommets, notamment le fameux « Pic du midi de Bigorre ». Je découvre, par la suite, que les Pyrénées ont aussi leur Baronnies, à l’instar des provençales alpines. Je traverse Marsas, Asque ou encore Esparros avant d’être accueilli chez Aygline et Ludo où je passe deux journées. J’accepte leur proposition de rester plus longtemps qu’une soirée. Toutes les mains tendues dans un voyage comme celui-là sont bonnes à prendre. Puis je reprends la route, cette fois-ci en direction de l’Ariège après avoir traversé les Hautes-Pyrénées et retrouvé la Haute-Garonne depuis mon passage à Toulouse. À Saint-Girons, je suis accueilli chez Alice et Gaston, un couple qui s’est installé dans cette ville il y a an. Je m’aperçois qu’ils ont acheté plusieurs cartes de randonnées IGN pour les coller au mur afin d’y recenser toutes les randonnées qu’ils ont réalisées. Cela me donne des idées pour la suite du voyage.

Le Pays Basque a marqué une réelle difficulté et notamment une remise en question de mes objectifs et de mes envies dans ce voyage. J’avais fait le choix d’oublier, un temps, l’idée de passer par les cols mythiques du massif comme le Col d’Aspin, le Tourmalet, Col de Marie Blanque, d’Aubisque, du Soulor ou encore le Col de Menté. Pourtant, il était temps de regagner les hauteurs pyrénéennes. Je prends donc la direction du Col du Port de Lers depuis Massat, une ascension exigeante, où je découvre « le Courtal de Peyre Auselère ». Des constructions en pierres sèches datant de plusieurs générations utilisées dans les activités agricoles. On peut même y dormir à la façon d’une cabane en montagne, cela me donne envie d’y retourner un jour.

Après avoir passé la soirée avec Léo, un camarade d’études, je reprends la route par Tarascon-sur-Ariège. Je passe par la route des crêtes surplombant la vallée de l’Ariège. Je passe la nuit au Col de Marmare après une montée accessible mais longue. Le réveil dans une brume épaisse est compliquée. J’ai beaucoup de difficultés à remballer mes affaires avec cette humidité et ce froid. J’ai mal aux extrémités des mains et des pieds. Heureusement qu’au village d’en bas je peux me réchauffer avec un café et manger quelques petites choses. Les vallées hautes et escarpées laissent rapidement place à des plateaux, celui de Beille, de Sault et enfin celui du Capcir. Ce dernier marque mon arrivée dans le territoire des Pyrénées Orientales, dernières étapes de cette traversée du massif.

J’avais en tête de passer la nuit dans une cabane non-gardée, celle de la Jaceta. C’est pourquoi, une fois arrivé sur ce plateau dont l’altitude oscille entre 1300 et 1700 mètres, je prends la route de cette cabane perdue dans la forêt, après un petit plaisir sucré à la boulangerie de Fourmiguères.

J’y passe la nuit en compagnie de Guillaume, un randonneur originaire de Chamonix, on y fait un feu, on discute, on rigole, on échange sans se demander ce que fait l’un ou l’autre dans la vie, car le plus important à nos yeux c’est cet instant, qui est au présent. Le lendemain, je repars de la cabane assez tard (11h), le temps de nettoyer l’intérieur, reconstituer un amas de bois pour de prochains locataires d’un soir (ou plus), et de prendre le temps d’écouter les sons de cette vallée. Au Col de Creu, qui me permet de passer du Capcir au Conflent, je rencontre Jacky, un cycliste retraité fou et singulier avec qui je rigole beaucoup. Des rencontres comme celle-ci vous rechargent les batteries pour une semaine entière.

Je rejoins la ville de Prades par une longue descente depuis le village de Railleu. J’emprunte une route en balcon qui serpente au rythme de la pente. Vue depuis le village, elle est aussi impressionnante qu’elle est belle. Le choc le plus important est la végétation entre une Ariège humide et verte et ce pays catalan sec et dénué de toute végétation. Après un dernier col de franchi, celui de Fourtou, et un superbe accueil d’Hélène à Prades, l’arrivée à Saint-Cyprien-Plage marque la fin de cette grande traversée des Pyrénées où je suis passé par beaucoup d’émotions. Surréalistes, imprévues, difficiles, énervantes, envoûtantes et sauvages, ces Pyrénées m ont permis de mieux me connaître. Sans me poser trop de questions, je continue mon voyage en direction de Montpellier où je vais oublier la montagne un temps et pédaler au rythme des ports et de la côte méditerranéenne.

Canet-en-Rousillon, Saint-Marie-la-Mer, Leucate, Port-la-Nouvelle ou encore Narbonne-Plage, je découvre toutes ces stations balnéaires de cette région que l’on appelait autrefois « Le Languedoc-Roussillon ». Je ne trouve pas cela beau, je trouve cela même plutôt moche, voir très moche ! Pourtant, c’est intéressant de se rendre compte des réflexions de cette époque où le tourisme est devenue une solution économique pour ces territoires. Le même constat est à faire dans ma Vendée natale, je ne me sens donc pas trop dépaysé !

À Palavas-les-Flots, je prends le temps de rencontrer Nicolas, sujet à une maladie appelée « la Fibromyalgie ». Il se lance le défi de rallier Argelès-sur-Mer aux Saintes-Maries-de-la-Mer en kayak au mois de Juin. À Agde, je retrouve Fabien atteint de la maladie de Crohn et qui a fait du vélo sa thérapie. Je me sens très reconnaissant que Nicolas et Fabien prennent de leur temps pour me partager leurs parcours respectifs, leurs combats et leur challenges. Celui de Fabien aura également lieu au mois de Juin, et prendra la forme de cinq grandes diagonales en vélo, réalisée en vélo avec des parcours entre 130 km et 250 km par jour. À Montpellier, je revois Clément qui voyage également à vélo, cela fait du bien de le retrouver, d’échanger sur les bonheurs, les galères ou tout simplement se revoir après notre rencontre à Sarlat-la-Canéda. Je prends le temps de rencontrer également Naomie, une amie de longue date. Ensuite, je repars en direction de Clermont l’Hérault chez Fabien où je passerai quelques jours pour réaliser le portrait.

Longer la Méditerranée m’a permis de me reposer et de me ménager un peu. À présent, il faut redoubler d’effort pour remonter sur les hauteurs depuis Montpellier, jusqu’aux plateaux du Massif Central. Fabien m’accompagne une nouvelle fois en vélo jusqu’aux pieds du Col du Vent à Arboras. Cette montée marque le début des festivités. En haut, je salue une dernière fois la Méditerranée que j’ai prévu de retrouver dans quelques semaines en Provence, à Marseille.

La météo n’est pas clémente depuis plusieurs semaines, mais j’essaie tant bien que mal de passer outre. Pourtant sur le plateau du Larzac, une force mentale solide ne suffit pas à résister à une pluie torrentielle. Je me réfugie dans un restaurant qui surplombe le Cirque de Navacelles où je rencontre 3 garçons, Jean-luc, Maxime et Maxime qui sont également à vélo pour quelques jours dans la région. Nous sympathisons rapidement en attendant que la météo s’améliore. La descente et la remontée du Cirque est splendide et impressionnante.

Je passe la nuit dans une caravane au Vigan chez Vincent et Domittie. Je suis le premier voyageur à vélo accueilli chez eux. Je suis très honoré ! Dans la soirée, Fabien me contacte pour me dire que j’ai oublié des affaires chez lui. Rien de surprenant pour moi mais cela reste embêtant. Je n’ai plus qu’à m’acheter une nouvelle brosse à dent et un nouveau savon sur le chemin ! Les jours qui suivent sont rythmés par de forts dénivelés à commencer par la montée depuis le Vigan au Mont Aigoual, une journée à moins de 50 km mais à plus de 1450 mètres de dénivelés positifs. La multitude de genêts commence à coloniser de plus en plus le paysage, je ne vois que ça, mais que c’est beau. Je passe un des panneaux d’entrée du Parc National des Cévennes, une nouvelle région s’ouvre à moi !

Florac Trois-Rivières, les Gorges du Tarn et enfin Millau, je sens que mon corps s’habitue davantage à l’effort dans la distance et dans le dénivelé. Je fais de nombreuses rencontres sur le chemin, c’est parfois au nombre de 3 ou 4 par jour, parfois plus. Les journées ne sont jamais les mêmes. Quelle chance d’être sur mon vélo, quelle chance de vivre un quotidien loin de la monotonie ! Cela me demande beaucoup d’énergie, car je suis constamment sollicité tant mentalement au rythme des rencontres que physiquement en fonction du dénivelé de la route. Je peux vous assurer que je dors très bien le soir.

Enfin, je rejoins Saint-Geniez-d’Olt, par le plateau du Lévézou, avant de monter sur l’Aubrac. Je décide, au final, de ne pas passer par Laguiole mais plutôt par le village d’Aubrac, Nasbinals avant de rejoindre l’Ardèche par la Margeride. L’Aubrac est une véritable surprise. Ces différents plateaux d’altitude dressent un paysage ouvert, pastorale et vert. De nombreux « burons », cabanes où étaient, autrefois, fabriqués les fromages, se situent dans ces landes. Le décors est fantastique, comme le sont ces vaches « Aubrac ». Impressionnantes, elles font parties du tableau. Un endroit à découvrir, pour ceux qui ne connaissent pas, perdu dans ces hauteurs du Massif Central.

Je rejoins Langogne à la frontière de la Lozère et de la Haute-Loire, où je passe la nuit dans une cabane d’observation pour oiseaux. Il s’agit de ma dernière nuit en Occitanie. Un soleil chaud et lumineux vient se coucher, illuminant le lac de Nassac et les différents oiseaux présents sur le lac. Je m’endors dans ce petit abris en imaginant les prochaines aventures qui m’attendent.

Le lendemain, c’est le dernier petit-déjeuner que je prends en Occitanie. Je profite d’une guinguette fermée pour emprunter une chaise et une table et me mettre à l’aise. Fromage blanc de brebis du coin, des flocons d’avoine, du miel et des morceaux du fruits, la journée peut commencer. Je quitte la Margueride pour rejoindre la Vallée du Tanargue, en Ardèche. C’est un lieu que je connais, j’avais réalisé une randonnée à pied ici l’année dernière. Je trouve ça chouette de repasser par tous ces coins. Ce n’est que le début de ce pèlerinage, puisque j’arrive dans une région où j’ai réalisé 3 années d’études.

La descente dans la vallée est sensationnelle, avec plus de 30 kilomètres à laisser tourner les rayons. À Largentière, je souhaite boire un café, au même endroit que lors de ma randonnée. Malheureusement il est fermé. Dans l’après-midi, 3 groupes de personnes curieuses viendront à ma rencontre. C’est fou ce capital sympathie que l’on a en voyageant à vélo.

Je rejoins Viviers depuis Largentière en une journée. Je rencontre Urs, un voyageur à vélo Suisse qui rejoint le Portugal. En anglais, ce n’est pas évident de se faire comprendre mais l’échange est drôle et très intéressant. Je suis maintenant aux portes de la Drôme et je vais profiter d’un week-end de 4 jours chez des amis à Dieulefit. Une pause bien méritée après plusieurs journées à rouler à une moyenne de 90 kilomètres pour 1200 de dénivelés positifs. Je n’ai pas fini de faire tourner les rayons dans les montées comme dans les descentes. Je n’ai pas fini de faire des rencontres marquantes et d’écrire ma propre histoire dans ce voyage. Il m’enrichit tellement que le retour à la vie sera un sacré choc. En attendant je traverse le Rhône et change de massif. Je peux dire « au revoir » ou plutôt « à bientôt » au Massif Central, et « bonjour » aux Alpes !

Au moment où j’entame la rédaction de ce nouveau recap’ de ce voyage, j’ai l’impression que l’étape précédente, celle du massif central est bien loin derrière moi. Pourtant, cela ne fait que 1 mois. J’ai un sentiment similaire qui me traverse, celui d’être parti il y a très longtemps de ma Vendée natale, alors que j’ai pris ce départ il y seulement 100 jours (environ). D’un autre côté, ces 3 derniers mois on été si riche en rencontres, en paysages, en émotions, en réflexions, que j’ai l’impression d’avoir pris la route depuis des années !

Après avoir traversé le cours du Rhône et laissé l’Ardèche derrière moi, j’ai posé mes valises, où plutôt mes bagages, en Drôme (ou dans la Drôme). C’est la deuxième fois que je m’arrête aussi longtemps, 4 journées pleines. La dernière fois, c’était à Toulouse, à l’occasion de deux recontres pour les portraits, celle de Lucie et de Damien et aussi d’un moment passé avec des amies. Je m’étais permis de relâcher la pression dans un bus, le temps d’une heure. J’ai cru que j’allais entamer une sieste d’une semaine ! Cette fois-ci, je me dis qu’il faut que je reste actif ! Bref, cela fait du bien de voir les amis, avant de repartir en direction des Alpes-de-Haute-Provence. Je prends le plein d’énergie et je me lance à la découverte ou la redécouverte d’une bonne partie du Parc Naturel Régional des Baronnies Provençales. En effet, ayant réalisé mon dernier stage d’étude à Dieulefit, je suis content de passer par ici, cette fois-ci en mode « touriste ».

Cette région méridionale de la Drôme, jouant pleinement son rôle de contrefort préalpin, me fascine. Ces montagnes sèches, pourtant assez vertes semblent vouloir appartenir à cette région qu’est la Provence. Les cigales chantent, ou plutôt elles cymbalent, à l’approche des chaleurs. La culture de l’olive est un marqueur fort du paysage proche des villages, tout comme l’élevage de brebis ou de chèvres plus sur les hauteurs. La pierre est calcaire comme dans les monts de la Sainte Victoire, de la Sainte Baume et des Maures qui ont vus naître et inspirés Marcel Pagnol ou ecore Paul Cézanne. Ce pays drômois se situant entre la Provence et le Dauphiné revendique son caracatère et son identité unique.

Depuis Buis-les-Baronnies, j’ai rejoins le village de Montbrun-les-Bains, un des plus beaux villages de France. J’ai eu la bonne surprise de retrouvé un groupe d’amis originaire de Die et ses alentours, dans une épicerie locale. Je les avais rencontré au Col d’Ey (voir la photo précédement). Nous avions échangé, et évidemment nous avions des connaissances en commun, le monde est petit comme on dit ! C’était un plaisir de les recroiser sur le vélo, et vu que c’était l’heure du midi, nous avons mangé ensemble. J’ai l’impression que quand on voyage, à vélo ou d’une autre manière, le temps est le principal facteur à prendre en compte.C’est la temporalité qui dicte notre quête de l’eau, de la nourriture, du lieu pour dormir, de l’énergie qui nous reste ou que sais-je. Je pense qu’il s’agit juste de jouer avec cette ressource du temps au quotidien pour s’assurer de continuer le voyage dans de bonnes conditions. En fin de comptes, c’est la même chose dans la vie plus ou moins sédentaire, mais la grande différence du voyage à vélo c’est que ce temps est principalement utilisé pour remplir des objectifs essentiels, manger, boire, avancer, se reposer, rencontrer, se ressourcer. Tout ceci pour dire que j’ai pris le temps de manger avec ce groupe d’amis et que je suis heureux de l’avoir fait. J’aurais pu leur dire, « Je vais continuer de mon côté à avancer », et donc manger tout seul quelques kilomètres plus tard. Il s’agit de faire confiance à nos envies, à l’instanté.

J’ai ensuite passé le panneau des Alpes de Haute-Provence et de surcroît celui de la Région Provence Alpes-Côtes d’Azur. J’ai toujours souhaité passé par ce coin que j’avais découvert dans un autre stage d’étude. Je passe le Col de Macuègne (1068m), puis celui de la Pigière (968m) avant de redescendre la vallée du Jabron sur presque 35 kilomètres, le bonheur à vélo ! Je salut la Montagne de Lure, la petite soeur du Ventoux que j’ai eu la chance d’observer lors des deux derniers jours. A Châteauneuf-Val-Saint-Donat, je rejoins Florian, un ancien collègue. Je suis une nouvelle fois acceuilli avec une grande attention et gentillesse. Florian me propose une salade avec des herbes du jardin (menthe, corriandre …) et une bière pour se raffrachîr. Dans ces moments, je ne peux m’empêcher de penser à cette chanson écrite par Michel Berger, interprété par France Galle « Il jouait du piano debout » avec cette phrase « C’est peut être un détail pour vous, mais pour moi ça veut dire beaucoup… » Je crois que tous les voyageurs à vélo se reconnaitront, le réconfort d’une boisson chaude, d’un repas, d’une attention sucrée n’a pas de prix, et c’est pourtant si simple.

Je reprends la route en longeant la Durance en direction de Forcalquier, pour y retrouver Mélanie une amie des études.


Retrouvez ici l’avancée du voyage, étape par étape à l’aide de la carte komoot. La mise à jour se fera à chaque journée de voyage.



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